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Anecdotes Africaines©

 

Chapitre  III  : La plage

 

Cela fait maintenant quinze jours que nous sommes arrivés et aujourd'hui mon père s'est fait prêter une télévision qui fonctionne en 12 volts sue la batterie de la voiture. Avec une rallonge passée a travers les "nacos", nous regardons l'unique programme de la télévision gabonaise : un feuilleton intitulé " Les mystère de l'Ouest" avec Robert Conrad. Nous avions déjà vu ces épisodes en France, à Montereau, mais les revoir là, alors que nous pensions ne plus pouvoir regarder le petit écran avant des mois, avait quelques chose de magique. Le lendemain matin, au moment ou mon père part pour le travail, nous sommes alerté par un grand bruit sourd. Mon père avait oublié de débrancher les fils reliant la télévision à la batterie de sa voiture et en reculant le véhicule a entraîné irrémédiablement le poste vers la chute. Nous vérifions immédiatement si la télé fonctionne toujours, ouf, à part un coin écorné et un peu de peinture écaillé, le tube ,lui, est intacte. Mon père arrive sur les lieux de ce qui aurait pu être un drame, et avec lui nous sommes pris d'un fou rire sur cet incident somme toute peu banal.

Mes Parents décidèrent dès le lendemain de trouver un groupe électrogène afin d'avoir enfin l'électricité. Papa se renseigne auprès de ses collègues de travail et sa recherche porte ses fruits. En effet un camion nous apporte un vieux groupe qui servait jusqu'alors sur les chantiers. Après deux longues heures d'installation, le moteur est enfin mis en route et grand est notre plaisir d'avoir maintenant le" confort électrique", ne serait-ce que pour le réfrigérateur qui ne fonctionnera désormais plus au pétrole. Ce plaisir est, à la longue, légèrement atténué par les désagréments auditif. En effet le bruit du moteur diesel est tel que nous sommes dans l'obligation de l'arrêter pour la nuit. Heureusement que le frigo accepte ce fonctionnement en alternance.

Sous la chaleur pesante de ce mois de juillet, saison sèche oblige, nous décidons de passer nos après-midi à la mer, en compagnie de maman et bien sûr avec M'ba-Jean. Pour ce faire, il nous faut suivre pendant un kilomètre la rue principale du quartier  Lalala qui grouille de monde portant pagnes de toutes les couleurs et cheminant à pied comme nous.

Puis nous prenons un piste à peine tracée ( future liaison routière directe entre le quartier Lalala et celui d'Owendo), et c'est trois kilomètres de brousse très dense que nous traversons. Le sentier est droit et long, de couleur rougeâtre sous l'effet de la Latérite, roche ferreuse utilisée dans les régions tropicale pour sa bonne résistance aux intempéries. Accompagnés par les bruits étranges de la brousse, nous ne nous rendons pas compte de la demi-heure qui passe et nous arrivons déjà à la plage.

...Une plage presque exclusivement pour nous car seul un groupe d'enfants s'y trouve déjà. Après avoir fait une partie de ballon dans l'eau merveilleusement bonne de l'océan Atlantique, nous proposons aux autres enfants venus nous rejoindre de jouer aux corsaires. Aussitôt Christophe et M'ba-Jean prennent possession d'une vielle pirogue échouée pour en faire leur vaisseau... Le restant de la " troupe " , dont je fait partie,  devient alors une bande de guerriers empêchant l'arrivée des colons... Après maints assauts, nous arrivons enfin à renverser la vapeur et ce sont les étrangers venus des mers qui sont dans l'obligation de se rendre. Nous terminons tous notre aventure en nous serrant la main et en nous promettant de recommencer prochainement. Comme il est déjà cinq heures et que le soleil se couche vers six heures au Gabon, nous nous dépêchons de parcourir les 4 kilomètres qui nous séparent de la maison.

Chapitre  IV  : le Palais présidentiel

 

Nous sommes maintenant fin juillet, et mon père décide de m'emmener sur un de ses chantiers. Et quel chantier, certainement l'un de plus beau, je veux parler du palais présidentiel de M. BONGO. Plus tard mon père travaillera sur le nouveau palais présidentiel, mais là il s'agissait de celui qu'habite le Président et sa famille en 1975.Après quelques instant de route à travers les rues de Libreville, mon père arrête sa vielle Renault 4 fourgonnette devant une immense grille en fer forgé. Après quelques mots échangés avec des soldat de la garde présidentiel notre voiture avance vers le bâtiment principal. Je suis ébahi  par une immense cage gardée par un soldat armé jusqu'au dents. Avec l'autorisation de Papa je me dirige vers cette cage lorsque ma démarche est soudainement arrêtée par un rugissement impressionnant. La cage contient en fait un immense Lion. Ce Seigneur des animaux appartient à Monsieur BONGO. Passé le moment d'étonnement je pose une question idiote que tous gamin aurait posé, en effet me dirigeant vers le Garde, je me pris à lui demander si son arme était chargé. Évidemment ma question resta sans réponse.

Quelques minutes plus tard, alors que nous rentrons dans le Palais et que nous nous trouvions devant l'ascenseur, mon père me raconte une anecdote bien singulière. En effet quelques jours auparavant, alors que mon père et ses ouvriers effectuaient l'installation du matériels pour démarrer le chantier, ils utilisèrent l'ascenseur Présidentiel comme monte charge. Seulement voila, le Président Bongo arriva et eu besoin de cette ascenseur. Ce dernier appuya tout naturellement sur le bouton d'appel et mon père, à l'étage vit l'ascenseur partir alors qu'il n'était pas totalement déchargé. Mon père se mit en colère et descendit le grand escalier quatre à quatre en rageant dans sa barbe. Quelle ne fut pas sa surprise en tombant nez à nez avec le Président. Mon père s'excusa pour sa colère et Monsieur Bongo pris la situation avec beaucoup d'humour et pour montrer à mon père que cela ne lui posait aucun problème, le Président décida de monter par l'escalier.

Après ce récit, je puis dire que j'ai regardé mon père avec une certaine fierté tout en montant l'escalier pour arriver dans le bureau particulier du Président, puis dans ses appartements. Les travaux que l'entreprise effectuait  consistait en une réfection de toutes les boiseries. Aujourd'hui encore, je garde un souvenir sans faille de ces instant magique où j'ai pu visiter un lieux exceptionnel. Je mesure combien j'ai été privilégié de pouvoir admirer la magnifique bibliothèque de Monsieur et Madame Bongo. Et pourtant quelques semaines plus tard, par un malheureux hasard et l'humour quelques fois à deux sous de mon père La famille Présidentielle et la notre seront encore évoqués mais dans des circonstances totalement différentes. 

En effet André, mon père faillit se retrouver en prison. Qu'a t'il bien pu faire, me direz-vous, a t'il commis un crime, que nenni. Pour remettre l'évènement dans le contexte, il est important de rappeler que peu auparavant un couple travaillant dans une supérette de Libreville fut jeté  en prison et rapatrié en France après négociation entre les deux pays. Un soir ou le couple fermait le magasin avec la ponctualité habituelle, une femme vint taper à la porte de la supérette en expliquant qu'elle voulait faire ses courses. Les responsables de ce magasin  d'expliquer que le magasin SEGADIS  (je ne suis pas sure d'avoir correctement orthographié le nom) est fermé et que l'heure c'est l'heure, il faut revenir le lendemain. La femme se mit alors en colère et expliqua qu'elle se trouve être la belle-mère du Président Bongo et que les choses n'allait pas en rester là. A ce moment,  notre couple se mit également en colère et dit sur un ton dédaigneux que même si elle avait été le  personnage le plus important de la planète les choses aurait été les mêmes. C'est alors que cet évènement sommes toute banal est devenu une affaire d'état car la Police est intervenu quelques instant plus tard et les conséquences pour ce couple de jeunes français furent désastreuses.

Quel rapport peut-il y avoir entre cette anecdote et l'humour de mon père ? 

Un jour ma mère décida que nous irions faire nos courses au grand supermarché Mbolo. Mon père ayant quelques travaux à terminer nous laissa devant le supermarché et nous promis de revenir dans les plus brefs délais. Hors quand celui-ci revint c'était l'heure de la fermeture et tout les clients se trouvaient autour des caisses de paiement. A ce moment André, mon père, décida de rentrer tout de même dans le magasin afin de nous aider à ranger les courses. Un Policier, se trouvant devant la porte lui indiqua un refus catégorique et sans appel. Mon père n'eu d'autre réparti que de dire  " Ah je comprend, l'heure c'est l'heure, c'est comme à SEGADIS "

Le policier n'a semble t-il pas apprécier l'humour car aussitôt il répondit que si André se moquait de l'affaire SEGADIS, c'est qu'il se moquait également de la famille présidentielle. A ces mots plusieurs policiers arrivèrent et saisir mon père afin de l'emmener dans un fourgon. Ceci devant nos yeux médusés car nous ne comprenions pas ce qui se tramait. Heureusement une connaissance de mes parents faisait également ses courses. Et ce monsieur pu intervenir en appelant directement une haute autorité et mon père fut relâché après avoir présenté ses excuses.

Aujourd'hui, avec toutes ces années de recul, cette histoire peut paraître sommes toute comique, mais sur l'instant nous n'en menions pas large.